Pour (bien) s'informer

J'aime beaucoup l'émission Ce soir (ou jamais!), présentée par Frédéric Taddeï et diffusée sur France 3 en seconde partie de soirée. Plusieurs invités de qualité viennent débattre d'un thème d'actualité. Le cadre est intimiste, l'animateur n'en fait ni trop, ni trop peu: ça se boit comme du petit lait et au terme du débat, on a beaucoup appris. On s'est CULTIVÉ.
Pourquoi ne pas en produire plus des émissions de ce genre? Pourquoi ne pas les diffuser aux heures de grande écoute, à la place de tous ces programmes de mauvais goût ou de ces rendez-vous pour pseudo stars voulant faire leur promo qui polluent le paysage audiovisuel français?

Chômage... Des jeunes

Au mois de mars, le nombre de chômeurs a atteint les 2,4 millions de personnes. Ce sont les jeunes de moins de 25 ans qui sont les plus touchés par cette hausse du chômage, la progression pour cette catégorie étant de 35,8 % en douze mois. Ceci n'est pas un fait nouveau puisque même en période de croissance, ce sont les jeunes qui subissent majoritairement le chômage. Qui n'a pas de cousin, de soeur ou de voisin nouvellement diplômé et qui "galère" pour trouver un emploi? Tout ceci sous-tend des questions: pourquoi est-ce si difficile en France de passer de l'univers des études au monde professionnel? Pourquoi les employeurs sont-ils aussi méfiants vis-à-vis de la jeunesse française? Il est bien évident que si personne ne fait confiance au jeune à la sortie de ses études, il ne peut pas acquérir d'expérience lui permettant de trouver un emploi. C'est le serpent qui se mord la queue... Pas étonnant que la jeunesse française figure alors régulièrement dans les statistiques comme étant une des plus déprimées du monde.

Séquestration

Depuis plusieurs semaines, on voit ça et là, des salariés qui séquestrent leur patron pour protester contre des projets de délocalisation, fermeture de sites et autres restructurations de leur entreprise. Aujourd'hui, François Fillon a désapprouvé ce type de pratique y voyant des "manifestations de violence". Bien que séquestrés, les dirigeants ne sont pas maltraités: ils dorment et mangent en attendant de sortir.
Si la privation de liberté ou séquestration est en effet une forme de violence, que dire de ce que vivent au quotidien les salariés dans leur entreprise, la pression qu'ils subissent, le harcèlement moral, l'absence de reconnaissance, les injustices, les promesses non tenues, les licenciements à tout-va, le désespoir qui s'en suit... Ne sont-ce pas là aussi des formes de violence? Une violence moins visible mais plus insidieuse, une violence tolérée voire institutionnalisée, une violence presque légitime pour les tenants du capitalisme qui la voient comme un mal nécessaire pour faire face à la concurrence mondiale et préserver la compétitivité de l'entreprise.
Le système ultralibéral promeut la loi du plus fort. Il est par nature violent. Ne nous étonnons pas alors de voir fleurir des réactions violentes pour le contrer.

Droits de l'Homme

À propos de la Conférence des Nations Unies contre le racisme qui se tient actuellement à Genève, on entend beaucoup parler d'antisémitisme et d'islamophobie. La question des discriminations faites aux femmes et plus largement de la misogynie n'est, par contre, pas évoquée.
La première des atteintes aux droits humains concernent pourtant les femmes. Mais de ce problème, les États, majoritairement dirigés par des hommes, sont tous d'accord pour ne pas en parler.

Discrimination

Le Conseil d'État vient d'annuler les résultats d'un concours de police au cours duquel un candidat d'origine maghrébine a subi des discriminations. Au moment de l'entretien de recrutement, on lui a notamment posé des questions liées à son origine et à sa religion.
Il est de bonne augure que le Conseil d'État s'en mêle car les discriminations à l'embauche sont monnaie courante dans l'Hexagone.
N'oublions d'ailleurs pas qu'elles ne se font pas en seule direction des "minorités visibles", mais également des femmes, des vieux, des jeunes, des handicapés, homosexuels, représentants syndicaux...
Une chose à retenir: au moment d'une embauche ou d'une demande de promotion, seules les compétences doivent être prises en compte par l'employeur. Les questions d'ordre privé comme "avez-vous des enfants?", "êtes-vous propriétaire de votre logement?", "quelle est la profession de votre conjoint?" sont illégales.

Crise financière

Pour comprendre comment nous en sommes arrivés là, le fonctionnement du système bancaire et ses incohérences, regardez L'argent dette de Paul Grignon. Le film dure une heure et il est expliqué de manière très pédagogique.

Chanson sans frontière...

Quelques minutes d'espoir à visionner ici

Délit de solidarité

Eh oui! En France, lorsque l'on aide un sans-papier, on peut être poursuivi.
Pour faire des maraudes depuis deux ans, je sais qu'il y a beaucoup de sans-papier parmi les personnes que nous aidons, en l'occurrence les plus démunis. Mais le principe essentiel de nos actions et de celles des associations de solidarité en général, c'est de secourir celui qui en a besoin, sans distinction de sexe, d'âge, de race... ou de papier.
Un délit de solidarité?
L'expression elle-même sonne faux. Alors, oui, effaçons-la de la législation française.
Instaurons plutôt le délit d'individualisme, le délit d'égoïsme, le délit d'opportunisme, d'arrivisme, du j'écrase-les-autres-pour-parvenir-à-mes-fins, du je-me-fous-du-malheur-des-autres-tant-que-pour-moi-tout-va-bien...

Prévisions

Suite au séisme à Aquila, en Italie, certains se demandent si l'on pouvait "prévoir". BFM TV a même diffusé un reportage montrant un physicien qui avait annoncé le tremblement de terre.
Alors, pouvait-on prévoir?
Face à la puissance de la nature, l'homme ne pourra jamais tout prévoir, même si on souhaiterait tant pouvoir annoncer les tsunamis, cyclones et autres séismes pour sauver des vies.
Ce que l'homme peut par contre prévoir, c'est qu'à force de l'épuiser, la nature, elle risque bien de se retourner contre celui qui la parasite, et que les conséquences seront alors bien plus graves et constantes que celles des catastrophes ponctuelles.
Ce que l'homme peut prévoir, c'est la dangerosité potentielle de ses inventions. A l'image de toutes les avancées technologiques, les ondes transmises par les téléphones portables et autres antennes WIFI ne sont certainement pas à risque 0.
Ce que l'homme peut prévoir aussi, ce sont les tensions et les crises que provoqueront inéluctablement les incohérences et aberrations d'un système économique et social déséquilibré et injuste.
Mais cela, on refuse de le prévoir, pour ne pas froisser les lobbies...

Grandeur

On a beaucoup entendu parlé ces derniers jours des "grands de ce monde", qui se réunissaient aux sommets du G20 ou de l'OTAN...

Pour moi les grands de ce monde ne sont pas ceux-là.
Les grands de ce monde ressemblent à l'Abbé Pierre ou à Mère Térésa.
Des grands dans ce monde, il y en a, oui.
Ils oeuvrent à faire le bien et ne font pas tant de bruit.

Liste noire

Qui aurait dit il y a cinq ans que les pays du G20 rendrait publique une liste noire des paradis fiscaux? Qui aurait cru que les Etats capitalistes décideraient ensemble de la mise en place de moyens pour réguler le système financier et encadrer les salaires des banquiers?
Malgré les multiples injonctions des mouvements altermondialistes et autres experts du sujet, malgré le désaccord croissant d'une large partie de l'opinion mondiale, il a fallu une crise internationale pour que les gouvernements décident enfin de remettre le système en question.
L'argent, cependant, reste broutille. Il ne conditionne pas notre survie.
Que ferons nous quand la planète, lasse de nos abus, se manifestera?